Prendre en charge l’un d’entre nous, le moment venu, pour organiser des obsèques par internet n’est pas si simple. C’est avant tout une question de confiance ; mais tout est possible.
Les obsèques par internet c’est possible. Toutefois, une inhumation, une crémation ou une sublimation, nécessite une multitude de services tant religieux qu’au niveau du cimetière, du choix des cercueils, des fleurs… Il faut savoir que cette multitude de sous-traitance entraîne un coût par la multiplication des intervenants.
Aussi, donner un prix en pâture aux familles, soit par internet, soit par des publicités diverses, soit par téléphone, ne signifie rien car les prix sont variables d’une commune à l’autre, d’une région à une autre, en ce qui concerne les concessions, les creusements…
Aussi, il est tout à fait illégal de donner un prix des obsèques sans en donner le détail précis pour chaque opération.
Michel Leclerc : “Et quand je dis le détail, c’est celui du produit, celui du service. De même, il est illégal de faire croire à la famille que le prix donné correspond à la réalité des opérations. Il est évident que l’on peut donner n’importe quel prix, jusqu’à celui des funérailles des indigents ! Il va de soi que dans de telles conditions, on ne tardera pas à reprocher une tromperie aux pompes funèbres qui réalisera les funérailles par internet et que cela se répercutera très vite sur l’ensemble de la profession.
Ne faut pas confondre prix compétitifs et prix réels
Michel Leclerc : “Je dois dire, d’ailleurs, que dans certains cas, des groupes n’hésitent pas à pratiquer cette publicité attractive mais mensongère : un prix global ne signifie rien.”
De toute manière, la législation l’interdit ! Elle impose de donner la totalité des détails des produits et des services ainsi que leurs qualités, au travers d’un devis. De même que pour des fleurs, la Loi impose le détail du bouquet ou de la couronne !
Oui à l’internet dans des conditions légales de concurrence
Michel Leclerc : “J’ajouterai que la confiance, dans cette profession, est la première des conditions de choix de la part de la famille. Ne pas voir et ne pas savoir ce qui sera exécuté est vraiment très troublant pour elle.”
Accompagner un être cher n’est pas un produit que l’on achète chez Amazon. Et encore ! Les produits vendus par Amazon comportent des descriptifs, ce que l’on trouve plus difficilement chez certains prestataires ; mais il s’agit uniquement d’un produit et non d’un ensemble de produits et de prestations.
Il faut préciser que les familles sont libres de choisir mais internet ne remplacera jamais un patron qui conseille, qui présentent les produits, leur qualité, leur prix, etc., ainsi que toutes les prestations funéraires.
Les funérailles sont une séquence de vie et non une séquence de mort ; ce n’est pas un paquet que l’on consomme ou que l’on jette. Il ne faut pas oublier que ce moment difficile pour la famille nécessite un contact humain que le système internet proposé aujourd’hui annihile totalement. Les sous-traitants ne seront que des exécutants qui n’auront jamais rencontré ou conseillé la famille.
Michel Leclerc : “Je n’ai pas rétabli la liberté funéraire pour qu’elle soit « marchandisée » et qu’elle devienne uniquement l’objet d’un système financier par la mise en place de spéculation grâce aux obsèques par internet. Et je dirai simplement et aimablement que, même pour un premier prix, il doit être totalement détaillé.”