L’envie d’apprendre

Aujourd’hui, on apprend l’indispensable pour obtenir un diplôme et L‘on sélectionne même les éventuels sujets possibles, le jour de l’examen.

Mon père, qui était agrégé et qui avait plusieurs licences, m’a dit quand j’avais huit ans : mon fils, sache que le papier se laisse écrire. Ceci m’incitait peu à aller à l’école… Mais il avait raison car l’envie d’apprendre ne s’écrit pas. L’envie d’apprendre nécessite d’expliquer l’intérêt du savoir et le pourquoi du savoir.

Certes, la mémoire a un rôle déterminant pour faire la jonction dans tout le savoir mais la mémoire se cultive. Aujourd’hui, à l’école, on ne cherche pas à cultiver la mémoire, à « réciter les Fables de la Fontaine ». De la même manière, on n’apprend plus le nom des fleuves et encore moins des villes qu’ils traversent. On n’apprend plus le calcul mental. La mémoire s’effrite au lieu de se cultiver.

Vous direz que tout ceci est désormais dans la mémoire des tablettes : bien sûr, mais la tablette, il a fallu la concevoir et il a donc fallu des gens pour la fabriquer. Mais la tablette ne développe ni la mémoire, ni l’intelligence.

On apprend pour éviter le plus vite possible ; on ne cherche pas à cultiver sa mémoire.  En fait, un homme ou une femme cultivés deviennent une chose rare, et pourtant pour être cultivé, il faut l’esprit de synthèse, il faut avoir une mémoire et une intelligence qu’on a cultivées.

On nous dit tous les jours qu’à la  naissance nous sommes tous égaux. L’école ne forme plus à l’essentiel, c’est-à-dire au savoir.  La tablette n’est qu’un outil que l’homme a fabriqué.

Donner l’envie d’apprendre, c’est d’abord expliquer le pourquoi et l’utilité du savoir. Le rabâchage ne forme pas l’intelligence. Les cours sur le pourquoi et l’utilité ne sont jamais donnés à l’école, et ce n’est que l’école de la vie qui nous les donne.

On n’apprend pas davantage à voir, à observer, et à découvrir les phénomènes de la  nature, de ses richesses, mais aussi de ses dérives. Le constat et l’explication d’un constat se trouve toujours dans la nature et la philosophie, c’est d’abord de se poser les questions du pourquoi et du comment.

Toujours demander plus

Et si au lieu de demander davantage de policiers, plus de soignants, plus de moyens, on cherchait à résoudre les causes qui nécessitent de plus en plus de soignants à l’hôpital et plus de policiers, et peut-être davantage d’enseignants ?

Alors, que faire pour réduire les causes si l’on veut réduire le nombre de fonctionnaires ?

Pour la police, il s’agit de problèmes de sécurité, de défense du territoire, de recherche d’éventuels attentats, de différends causés par la drogue ou simplement de problèmes internes aux familles. Tous ces problèmes ont une cause, et que fait-on pour les réduire ? Il existe des solutions, il faut simplement le vouloir.

En ce qui concerne les personnels hospitaliers, on soigne mais on ne cherche plus à résoudre les causes, que ce soit du cancer ou des virus. On applique bêtement la décision des Conseils scientifiques. Et si au lieu de soigner on évitait les maladies, les virus et autres, on aurait besoin de 50% de moins de soignants à l’hôpital.

En ce qui concerne l’école : davantage de professeurs ne résoudra rien. C’est peut-être davantage de connaissance et donc de formation qui me paraissent nécessaires et surtout de formation permanente ; tout va si vite dans le monde : ce qui était hier n’est plus valable aujourd’hui. Ce ne sera pas le nombre de professeurs qui donnera l’envie d’apprendre aux élèves, ce sera leur dire pourquoi ils sont à l’école et pour que faire.

En ce qui concerne les policiers qui doivent faire face sans arrêt à des manifestations souvent très houleuses, il faudrait peut-être résoudre les problèmes sociaux et économiques en commençant par le pouvoir d’achat et en apportant à tous les hommes et toutes les femmes l’envie de vivre en pleine forme, ce qui leur donnerait aussi l’envie de travailler.

Le problème de la durée du travail est avant tout un problème de compétitivité car si l’on produit autant en 20 heures qu’en 40 heures, il ne sera plus nécessaire de travailler jusqu’à 40 heures par semaine. Pour la compétitivité, le seul moyen sérieux, c’est d’abord d’avoir la santé.

Pour les centrales nucléaires, on en veut toujours plus par nécessité mais le problème ne réside pas dans la quantité mais dans les moyens utilisés pour la production d’énergie proche des centres de consommation.

En un mot, pour l’ensemble de tous ces problèmes, on a un gaspillage monstre à tous les niveaux, un gaspillage dû à des causes que l’on connaît et que l’on ne veut pas résoudre et dont on ne veut pas appliquer les solutions.

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