Le Liban, un oiseau en cage

Le Liban est un oiseau qui ne peut plus voler de ses propres ailes car les deux-tiers de sa population a émigré.

Le Liban est pour la France et l’Europe une place stratégique dans une région musulmane quelque peu hostile à la France et à l’Europe. Mais nous y avons aussi des amis.

Le Liban a un gouvernement confessionnel, il ne pourra pas s’en sortir sans une forme de république laïque.

Le Liban a été une terre riche, un pays prospère où s’arrêtaient les bateaux : c’était une plaque tournante. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et la catastrophe qu’il vient de subir ne facilitera pas les choses.

Le Liban est un pays de quelques millions d’habitant, son PIB est à moins 170. Le Liban ne produit plus rien. Même le tourisme n’est plus au rendez-vous.

Pour survivre dans les mois qui viennent, il lui faut trouver quelques centaines de milliards à l’extérieur, sous forme de dons et non de prêts car il ne sera pas en mesure de rembourser quoi que ce soit.

Je sais que le Liban peut compter sur les Libanais de l’étranger, mais ce ne sera pas suffisant et l’Europe tient à tout prix a conservé cette position stratégique. Le Liban est à majorité chrétienne. Le Hezbollah a tenté de le détruire.

Aujourd’hui, le Liban n’a plus de crédibilité. Ce n’est pas l’argent qui est nécessaire mais plutôt la transformation profonde de l’existence même du Liban. C’est un pays où l’on confie telle ou telle responsabilité institutionnelle à telle ou telle religion : les leviers de commande sont ainsi partagés.

Ces différentes religions ne s’entendent toutefois pas à merveille, je dirai même qu’elles se combattent. Imposer au Liban une république avec un Président élu est aussi dangereux car on ne sait de quelle religion sera issu ce Président.

Alors il faut trouver une solution de survie. Ce ne sera pas simple. C’est pourquoi certaines voix ont demandé à la France de rétablir le protectorat, ce qui serait une solution dangereuse pour la France mais je crains qu’il n’y ait pas d’autres solutions crédibles.

On ne peut pas non plus abandonner le Liban et j’aurais tendance à dire : à quelque prix que ce soit.

La France d’aujourd’hui a-t-elle le moyen de ses ambitions !

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